Né à L’Ange-Gardien (Rouville), Québec, le 26 novembre 1927, Claude Hinton grandit à Saint-Césaire, où il fait ses études primaires. Il poursuit une formation classique au Collège de Saint-Laurent et à l’External classique Sainte-Croix, étudie l’histoire de l’art à l’Université de Montréal, et obtient un diplôme de l’École du meuble de Montréal.
En 1952, il fonde sa propre entreprise, Claude Hinton Inc., à Outremont, qu’il dirige pendant plus de quatre décennies. Il y développe une pratique étendue, œuvrant dans les secteurs résidentiel, commercial et institutionnel, et fonde également La Galerie Claude Hinton Inc. L’entreprise poursuivra ses activités après son décès.
Entre les années 1950 et 1980, il réalise un vaste éventail de projets : résidences privées (de Summit Circle à Saint-Henri), résidences pour personnes âgées, bibliothèques, restaurants (La Saulaie, La Sapinière), hôtels, bureaux corporatifs, salons d’exposition, bijouteries, agences de voyages, caisses populaires, hôpitaux et bureaux gouvernementaux. Il conçoit également des espaces pour des personnalités politiques telles que le maire Jean Drapeau et le premier ministre Robert Bourassa.
Il signe la réfection du restaurant Hélène-de-Champlain sur l’île Sainte-Hélène à l’occasion d’Expo 67, ainsi que le Pavillon d’honneur de l’événement. En parallèle, il collabore avec des créateurs de renom comme Frédéric Back et développe une approche multidisciplinaire, travaillant souvent en partenariat avec des architectes, paysagistes ou autres designers.
Son influence s’étend à l’international : en 1958, plus de vingt maquettes et décors de sa création sont exposés à l’École Boulle de Paris. Il travaille dans plusieurs villes majeures, dont Paris, Rome, New York, Palm Beach et Toronto.
Hinton est aussi actif dans les médias : il anime des chroniques à la radio (CKAC) et à la télévision (Radio-Canada), notamment dans les émissions Rendez-vous avec Michelle et Femmes d’aujourd’hui, vulgarisant l’importance du design auprès du public québécois.
Il s’implique activement dans la reconnaissance de la profession. Membre du conseil d’administration de la Société des décorateurs-ensembliers du Québec (SDEQ) dès 1955, il en est trésorier de 1958 à 1960, puis président en 1967. Cette même année, il est aussi nommé membre honoraire de la C.A.I.M. (Paris) et devient membre de l’Association des designers d’intérieur du Canada (IDC).
Il fait partie du premier conseil d’administration du F.E.R.D.I.E. (Fonds d’étude pour la recherche en design d’intérieur de l’Est), aux côtés de Gabriel Paiement, Antonin Boisvert, Céline Degré, Margo Couin, Francine Martineau, Jacques Viau et Denis Fortin. Ce fonds soutient la recherche et la formation supérieure en design d’intérieur.
Par ailleurs, il s’implique dans plusieurs institutions : membre du conseil d’administration du Musée d’art contemporain de Montréal, il siège au comité des immeubles et équipements. Il apporte également son soutien à la Fondation Palli-Ami, un organisme de soins palliatifs à l’Hôpital Notre-Dame.
Claude Hinton est reconnu à l’échelle nationale. En 1989, il est nommé membre de l’Ordre du Canada, une des plus hautes distinctions civiles, pour l’ensemble de sa carrière et de ses engagements.
Il décède à Montréal en janvier 1995, à l’âge de 67 ans. Il laisse un héritage durable dans l’histoire du design d’intérieur au Québec, à la fois comme créateur, communicant, mentor, bâtisseur et ambassadeur de la profession.
Recherche et rédaction : Marie-Claude Parenteau-Lebeuf